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mardi 30 septembre 2014

Case #10 - Peur, agressivité et plaisir

Bridget était quelqu'un de très sensible. Elle avait eu, auparavant, de grave allergies, et était à la fois physiquement sensible à son environnement, et à la fois facilement effrayé
Elle exprima a quel point c'était difficile quand quelqu'un était en colère contre elle. Elle se sentait très vulnérable, même si c'était simplement un désaccord avec son partenaire
Elle déclara "mon corps, ce n'est pas mon corps. Je me sens engourdi, et je n'ai pas le sens des limites"
Donc, c'était difficile pour elle d'être dans son corps, surtout quand quelqu'un autour d'elle était mécontent
Je l'interrogeais sur ses défauts. Elle répondit qu'elle pouvait parfois être tétue, ou manquer d'empathie vis à vis d'un autre.
Je partageais que cela m'arrivait également
Elle me dit qu'elle avait la capacité de rendre ses yeux très perçant, afin de repousser autrui en silence.
Je lui demandais d'imaginer ses yeux, avec cette énergie. Elle dit : "Ils sont rouge, je pourrais tuer avec." Je l'encourageais à rester avec ses yeux rouges, et à brûler les gens. Elle se vit donnant un coup au visage à quelqu'un.
Jeune femme, elle avait été abusé sexuellement, et ressentait beaucoup de colère envers les hommes.
Je l'invitais à s'imaginer frappant l'homme qui l'avait maltraité.
Elle sentis son pouvoir, dans tout son corps. Elle se sentait puissance, dans ses muscles, sa peau, et ses jambes.
Auparavant, être dans son corps lui paraissait "une torture". A présent, c'était agréable.
Nous évoquâmes sa sexualité. Pendant plusieurs années, elle avait été timide, effrayée, et prompte à se fermer à son partenaire.
Je l'invitais à s'imaginer agressant sexuellement son partenaire. Cette image l'exitait beaucoup.
Nous passâmes à d'autres endroits de sa vie où elle pouvait être agressive, par exemple en jetant une balle de baseball sur son fils
Elle se sentait rayonnante.
Durant la session, nous avons commencé par la vulnerabilité, et la sensation d'être effrayé au point de sortir de son corps. Cette situation d'impuissance lui était familière, et avait été une part importante de son expérience d'adulte, interferant dans sa relation à son mari, et dans sa capacité à entretenir des liens solides.
Cette position de victime était à l'opposée de celle de celui qui compte pour l'autres. Même si c'était silencieux, en renversant l'identification l'expérience lui a permis d'acceder à sa colère.
La somatisation autour des yeux était la clé pour lui permettre d'appronfondir son expérience de la colère. Se voir en position d'agressivité permis un exutoire.
Bien sur, il ne s'agit pas de l'encourager à passer à l'acte envers autrui, sinon à faire un pas dans la polarité opposée, afin qu'elle puisse s'intégrer à sa personne.
Un grand changement se fit. Elle ne se sentait plus hypersensible, impuissante, effrayé ou dissocié. Elle n'a pas seulement changé de position face à ceux qui l'agressaient, elle a été en mesure d'avancer, de redevenir active, sexuellement parlant, avec son partenaire
La découverte de la possibilité de jouer à l'agression, que ce soit au lit, ou avec son fils, était un champ nouveau pour elle. Cette découverte lui a dévoilé de nouvelles perspectives.

samedi 27 septembre 2014

Case #9 - La solution, c'est de ne pas donner de solution

Jane a un fils, adolescent. Elle a du mal à le motiver, et ne sait pas si elle doit faire pression sur lui afin qu'il travaille mieux à l'école, ou le laisser faire comme il veut. Il passe beaucoup de temps sur internet.
Elle me demande de la conseiller, de lui proposer des solutions, et de l'accompagner.
Bien sur, une part de moi serait ravie de lui donner des conseils parentaux (après tout, j'ai élevé cinq enfants). J'ai beaucoup d'idées à propos de ce qui pourrait améliorer la situation.
Cependant, j'ai décliné son invitation, et j'ai décidé de m'intéresser à ce qu'elle ressentait pendant qu'elle racontait son histoire. Elle était agité : à la fois elle se rappelait d'une expérience positive vécue dans un séminaire pour les parents, à la fois elle anticipait les difficultés à venir pour son fils.
J'évoquais les sentiments qui m'avaient traversés alors que j'élevais mes adolescents, ce qui créa un espace dont elle tira profit. Elle s'ouvrit à moi, partageant les tensions et l'angoisse qu'elle ressentait à ce propos. Néanmoins, ce faisant, elle souriait. Je commentais à propos de ce que je voyais, et de que j'entendais. Je lui demandais ce qui expliquait, selon elle, la différence.
Elle répondit qu'elle essayait de porter un visage heureux, au lieu d'être toujours inquiète et morne. Cela fonctionnait, dans une certaine mesure.
Néanmoins les tensions qu'elle portait montrait que sa stratégie n'était pas suffisante.
Alors, je continuais à me focaliser sur le présent, sur son expérience, et j'évoquais de nouveau les difficultés que j'avais ressentis quand mes enfants vivaient cette période.
Petit à petit, elle s'authorisa à sentir davantage. Je lui demandais de respirer plus profondément.
Elle déclara se sentir perdu. Au lieu de lui offrir un moyen de sortir de cet endroit, je lui proposer d'y rester, avec elle. Pendant une minute, nous resterions ensemble, avec ce sentiment.
Elle se relaxa, et commença à sentir une chaleur dans son coin. Je remarquait que sa main était posé sur un côtés de son estomac, au dessus des côtes. Je l'amenais à porter son attention à cet endroit précis. Habituellement, elle sentait de l'anxiété, de la tension, dans son estomac. A présent, c'était de la chaleur qui l'habitait. Je l'invitais à respirer, encore, avec cette sensation.
Puis, la profondeur de son ressenti s'accentua, elle se mit à pleurer. Elle s'ouvrait au moment présent avec ses sentiments les plus profonds. La tristesse, et le réconfort étaient là, en même temps.
C'est le moment où se manifeste l'intégration.
Enfin, je lui offrais un principe parental que j'avais appris, et qui m'avait été très utile. Elle était alors en mesure de recevoir ce cadeau, dans son coeur, plutôt que dans sa tête.
L'important dans ce cas est le fait que, plutôt que de lui donner une solution qu'elle ne cessait de réclamer (tout en énumérant les conseils qu'elle avait reçu d'autrui), je suis restée avec sa résistance, je l'ai invité à être dans le présent, je suis resté avec elle quand elle se sentait perdu. Cela lui a permis d'être davantage avec elle même, de se recentrer. Ici, l'attention était davantage portée sur le relationnel que sur le comportemental.

mardi 9 septembre 2014

Case #8 - Absence de confiance envers les hommes

Gabrielle avait un petit garçon de quatre ans. Elle était enceinte de cinq mois, d'un autre partenaire, José. Ce dernier aimait être appelé son "petit ami"
Ils étaient en couple depuis deux ans.
Elle se sentait en conflit face aux hommes. José la soutenait et souhaitait s'occuper du bébé avec elle. Il avait eu, d'une autre femme, un premier enfant qui avait neuf ans.
Gabrielle sentait beaucoup de colère envers les hommes. Son père avait été, pour elle, distant et froid, lui adressant rarement un compliment.
Alors, elle sentait à la fois une attirance avec les hommes, une recherche de bienveillance, mais également un rejet dès qu'une distance s'instaurait.
José était avec elle, mais il hésitait à s'engager pleinement et à l'épouser. En conséquence, elle ressentait beaucoup de colère envers lui,  et cela les éloignait. Puis elle avait peur qu'il ne parte définitivement.
En tout les cas, elle se faisait violence et reproduisait ce qui lui était familier (partant du principe qu'elle devait être forte et ne dépendre que d'elle même)
Le problème était que, en agissant de la sorte, elle s'éloignait du soutien et de la bienveillance dont elle avait besoin.
C'est pourquoi je l'invitais à amener cette situtation dans le présent, avec moi "Car après tout, je suis un homme. "
Je l'invitais à me dire ce dont elle doutait à propos des hommes. Puis à me dire, directement, " Je ne crois pas que tu puisses être bienveillant, je crois que tu es ici uniquement par intêret" etc..

Elle était réticente à me dire ces choses-là directement, je l'encourageais en lui disant que je me sentais tranquille, sûre de moi, et que j'étais prêt à l'entendre.
Alors, elle parla. Je lui demandais comment elle se sentait :
" Un peu engourdi"  
Je l'invitais alors à respirer, à s'ouvrir à ce qui la traversait. Elle contacta de la colère. Je lui proposer de me parler de nouveau, avec ce sentiment.
Elle le fit, et se mit à pleurer. Le fait que je l'écoute, sans la rejeter, sans réagir, simplement présent, la touchait beaucoup.
J'ajoutais que je me sentais en empathie avec elle, à cet endroit précis. Elle commença à sangloter. Elle était tellement habitué à rejeter les hommes, avec colère, que le fait de constater que l'un d'entre eux restait était une expérience complètement nouvelle pour elle.
Tout en se calmant, elle déclara qu'elle était en train de vivre une expérience puissante qu'elle emporterait avec elle. Savoir qu'il était possible de satisfaire simultanément deux besoins : être en colère, et être entendu, nourrissait une aspiration qui l'habitait depuis l'enfance.
L'expérience n'a pas forcément guéri Gabrielle définitivement. Néanmoins, par sa profondeur, elle peut à présent s'intégrer à un processus de transformation. C'est un nouveau savoir, qui peut la préserver de l'inclination à vouloir toujours porter le monde sur ses épaules
Evidemment, cette capacité à exprimer sa vulnerabilité peut créer, dans ses relations, un cercle vertueux. Ainsi, elle est en mesure d'obtenir un résultat différent, par rapport à son schéma habituel.
Le processus Gestalt, ici, implique de porter attention au contexte, puis de mettre en place une expérience permettant d'aborder la relation différemment. Pour la réaliser, j'ai utilisé Moi, ce qui m'a permit de lui répondre directement et d'établir une connexion de type "Je...Cela..."
En me focalisant sur la relation thérapeutique, j'ai préparé le terrain pour que ses autres relations puissent se transformer.

vendredi 5 septembre 2014

Case #7 - La donneuse et les billes

Changchang avait une cinquantaine d'année. C'était une personne aimable. Ainsi, elle s'occupait beaucoup de son entourage.
Néanmoins, elle révéla qu'elle se sentait malheureuse dans son mariage, frustrée et seule.
Il s'avéra que, bien qu'ayant des amis, beaucoup de contacts sociaux, et une bonne réputation, elle se sentait toujours malheureuse et seule.

J'engageais directement un mode de discussion dialogique avec elle, disant : " Je me sens très confortable en ta présence. J'ai la sensation que tu pardonnes facilement, que j'ai beaucoup d'espace pour être moi-même, et que tu m'acceptes."
Elle était d'accord, c'est ainsi qu'elle se comportait avec autrui.
Je partageais à quel point j'appréciais cette sensation, celle de me sentir en sécurité. Elle acquieça, et ajouta que c'était très important pour elle. Je lui confiais que j'étais en mesure d'imaginer à quel point je pourrais tirer parti de ce sentiment : en lui faisant confiance, en m'appuyant sur elle, ou en acceptant sa chaleur. En tant que thérapeute, il m'était difficile de tenir ma position d'authorité, de professionnalisme et de partage vis à vis d'elle. Je pouvais sentir mon propre besoin émerger, face à sa générosité.

Elle acquieça, ajoutant qu'elle connaissait cette réaction, même si elle était rarement formulé de façon aussi directe.
J'ajouteais que je me sentais inconfortable, d'une façon qu'il m'était difficile de définir. Elle voulait seulement donner, elle avait beaucoup à donner. Etait-elle capable de recevoir vraiment ? Accepterait-elle de recevoir quelque chose de moi ?
Des larmes apparurent dans ses yeux. Cela, dit-elle, lui était difficile.
J'étais également touché. Nous sommes restés silencieux pendant un moment, en contact.
Elle ne pouvait rien accepter de ma part, et était presque obligé d'être dans le don. Ce n'était pas équilibré.
C'est pourquoi je lui proposais une expérience Gestalt. Je trouvais, dans la pièce, une jolie bille en verre que je lui remis.
"Je vais te donner des billes, une par une. Je veux que tu les acceptes vraiment, comme si tu reçevais un cadeau."
Elle était d'accord, et c'est ce que nous avons fait. Je réalisais l'expérience très lentement, afin de m'assurer qu'elle était véritablement dans le "recevoir". Elle tremblait, sa vulnérabilité se révélait. Elle pleurait en acceptant chaque bille.
C'était la première fois, depuis longtemps, qu'elle acceptait quelque chose d'autrui. C'était toujours elle qui donnait, c'était ainsi qu'elle obtenait de la reconnaisance. Néanmoins ses relations, étant toujours à sens unique, tendaient à stagner. C'est pourquoi elle ressentait cette solitude, même si elle avait une bonne réputation, et beaucoup d'amis.

Dans ce cas précis, j'ai utilisé ma propre expérience du dialogue. Au lieu de parler de sa vie, nous sommes restés dans le présent, dans une expérience interpersonnelle. C'est pourquoi cette nouvelle approche était possible, parce que j'étais investis dans la relation, au même niveau.
J'ai apporté de l'attention, et de l'intention, dans une transaction relationnelle habituellement automatique. Comme mon point de départ était ma propre expérience (et non un jugement), elle était en mesure de dire "oui", et de s'ouvrir à quelque chose de différent.

À propos

Steve Vinay Gunther·

J'enseigne et je pratique la thérapie Gestalt, le coaching et les constellations familiales. Je propose des ateliers et des formations en Australie (dont je suis originaire), en Chine, au Japon, en Corée, aux Etats-Unis et au Mexique. Je suis l'auteur de « Understanding The Woman In Your Life », un livre qui s'adresse aux hommes, concernant leurs relations aux femmes. Dans mon travail, en tant que directeur de Lifeworks je propose de la thérapie, des cours et de la supervision. Je suis en train de réaliser un doctorat sur les dynamiques de pouvoir dans les relations interpersonnelles, et je suis actuellement le directeur d'un MA en psychologie spirituelle pour l'université Ryokan, une instution numérique et accréditée, basée à Los Angeles.

© Lifeworks 2012

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Ces études de cas sont destinées à des thérapeutes, à des étudiants, et à tous ceux qui travaillent dans le milieu de l'aide à la personne. L'objectif est de montrer de façon pratique, en liant des aspects théoriques et des défis cliniques, le fonctionnement de l'approche Gestalt.

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