jeudi 27 novembre 2014
Case #16 - Les yeux qui sourient, les yeux qui font peur
Ingrid me regarde et dit " Tu as des yeux qui souris"
Je répond que c'est mieux que des yeux qui font peur
Je veux l'amener en dehors de la polarité, c'est très bien qu'elle se sente en sécurité avec moi, mais c'est seulement parce qu'elle ne voit pas ma part effrayante. Qu'en est il de la sienne ? Mon intention est d'aller vers une relation complète, au lieu d'en rester à une supposée sécurité.
Alors je lui demande à quel moment ses yeux sont effrayant, et je parle de moi - de quand je me met en colère, ou quand je suis blessé.
Elle me parle de sa colère, je réclame un exemple spécifique. Elle évoque les fois où son mari lui téléphone, et où elle lui dit qu'elle est occupé et n'a pas vraiment le temps de lui parler. A chaque fois, il parle pendant très longtemps, et elle reste en ligne. Cela arrive régulièrement.
Alors, je lui propose une expérience.
Nous sommes face à face, les mains jointes, et nous reproduisons ce qui arrive avec son mari, quand il va au delà de la limite qu'elle fixe. Lentement, je repousse ses mains, de façon à ce qu'elle ai a répliquer, ou à tomber.
Puis je lui demander de pousser. Elle essaye, mais très faiblement. Nous reproduisons l'expérience plusieurs fois.
Je l'encourage à tenir son territoire. Finalement, elle rassemble toute son énergie, et me repousse avec force.
Ensuite, je lui demande de jouer son mari, et de pousser. C'est un trop grand pas pour elle, que de se transformer en agresseur.
Alors, cette fois, je lui demande de ne pas me permettre d'aller au delà de la limite, simplement de tenir et de rencontrer mon énergie. Elle se sent paralysée dans ses jambes, et avec peu de force dans ses mains. Je lui suggère de mettre davantage d'attention au bout de ses pieds.
Au bout d'un moment, je lui demande de faire un pas en avant, et je recule. Finalement, tout son corps est impliqué dans l'expérience, et elle est en mesure de me repousser durement, elle utilise vraiment sa force.
C'est une rencontre intense.
L'expérience a été puissante. Au lieu de parler de la situation, nous l'avons amené dans l'ici et maintenant, entre nous. En m'impliquant j'ai été en mesure de sentir exactement ce qu'il se passait dans la relation, et de l'amener à dépasser sa frigidité, sa faiblesse, pour aller vers une présence pleine.
Je répond que c'est mieux que des yeux qui font peur
Je veux l'amener en dehors de la polarité, c'est très bien qu'elle se sente en sécurité avec moi, mais c'est seulement parce qu'elle ne voit pas ma part effrayante. Qu'en est il de la sienne ? Mon intention est d'aller vers une relation complète, au lieu d'en rester à une supposée sécurité.
Alors je lui demande à quel moment ses yeux sont effrayant, et je parle de moi - de quand je me met en colère, ou quand je suis blessé.
Elle me parle de sa colère, je réclame un exemple spécifique. Elle évoque les fois où son mari lui téléphone, et où elle lui dit qu'elle est occupé et n'a pas vraiment le temps de lui parler. A chaque fois, il parle pendant très longtemps, et elle reste en ligne. Cela arrive régulièrement.
Alors, je lui propose une expérience.
Nous sommes face à face, les mains jointes, et nous reproduisons ce qui arrive avec son mari, quand il va au delà de la limite qu'elle fixe. Lentement, je repousse ses mains, de façon à ce qu'elle ai a répliquer, ou à tomber.
Puis je lui demander de pousser. Elle essaye, mais très faiblement. Nous reproduisons l'expérience plusieurs fois.
Je l'encourage à tenir son territoire. Finalement, elle rassemble toute son énergie, et me repousse avec force.
Ensuite, je lui demande de jouer son mari, et de pousser. C'est un trop grand pas pour elle, que de se transformer en agresseur.
Alors, cette fois, je lui demande de ne pas me permettre d'aller au delà de la limite, simplement de tenir et de rencontrer mon énergie. Elle se sent paralysée dans ses jambes, et avec peu de force dans ses mains. Je lui suggère de mettre davantage d'attention au bout de ses pieds.
Au bout d'un moment, je lui demande de faire un pas en avant, et je recule. Finalement, tout son corps est impliqué dans l'expérience, et elle est en mesure de me repousser durement, elle utilise vraiment sa force.
C'est une rencontre intense.
L'expérience a été puissante. Au lieu de parler de la situation, nous l'avons amené dans l'ici et maintenant, entre nous. En m'impliquant j'ai été en mesure de sentir exactement ce qu'il se passait dans la relation, et de l'amener à dépasser sa frigidité, sa faiblesse, pour aller vers une présence pleine.
lundi 17 novembre 2014
Case #15 - Le cas Wang : Faible perception, clignement des yeux
Wang est un jeune homme brillant. Je veux appliquer avec lui l'approche phénomènologique, c'est pourquoi je commençe par faire une remarque à propos de son tee-shirt, d'un marron tout à fait ennuyeux.
Il m'explique qu'il l'a choisi parce qu'il est partiellement daltonien, et qu'il le voit vert.
Il utilise le mot "faible" pour faire reference à ses perceptions, tant au niveau des couleurs, que de ses sens, et même dans ses relations. Il révèle qu'il a des difficultés à être en lien avec sa compagne.
A mon tour, je partage à propos de mes propres faiblesses dans la perceptions des autres. Cette confidence de ma part ouvre un espace dans lequel il peut s'exprimer davantage.
Il veux trouver un moyen de changer, de réparer cet aspect de lui-même.
J'attire son attention sur le fait que la perspective Gestalt ne s'attache pas à réparer, sinon à permettre d'être d'avantage avec ce qui est, à entendre les forces et les limitations de chacun avant de chercher, peut être, à étendre le champ des possibles.
Je lui demande de me citer des exemples de réussites personnelles. Il commençe, puis il ajoute "mais..." A ce moment là je l'arrête, son attention étant porté sur l'appréciation de soi. Je partage ensuite à propos de mes succès.
L'approche Gestalt part souvent de la personnalité du thérapeute, qui peut constituer un exemple.
Puis je le questionne à propos de ses limites. Il me founit une réponse évasive. Je lui demande d'être plus spécifique. En Gestalt, nous souhaitons toujours ancrer les problématiques dans des situations concrète, afin de pouvoir les travailler.
Il me parle de sa compagne, qui souhaite recevoir de l'appréciation et des mots doux. Il résiste, parce qu'il sent qu'il donne suffisamment. C'est difficile pour lui de comprendre ce qu'elle ressent.
A ce moment là, je l'interroge sur le clignement de ses yeux. Il est un peu spécial, très fréquent, et parfois fortement marqué.
Il en a conscience, mais mon invitation à explorer cette expérience amène un silence. C'est pourquoi je l'invite à regarder d'autre personnes du groupe, et à faire attention à sa réaction occulaire. C'est difficile, il bouge vite, il ne se rend pas compte.
Alors je lui demande d'essayer avec moi, et simplement d'observer ce qui arrive. Cela prend un peu de temps, mais à un moment il fait un gros et lent clignement. Je lui demande ce qu'il s'est passé.
Il dit qu'il évite le contact.
En Gestalt, nous observons les phénomènes, et tout particulièrement les jonctions, c'est à dire l'endoit où les choses changent. C'est ce moment particulier que nous investigons.
Nous avons parlé de la notion d'évitement. J'ai cité une anecdote personnelle, pendant une visite à mon père. De nouveau, le fait que je m'ouvre prépare le terrain pour un contact plus important. Il réagit avec émotion, ayant lui aussi des difficultés à communiquer avec son père.
Nous n'avions pas le temps d'explorer cet aspect, néanmoins il est certain que nous y reviendrons.
J'arrêtais la séance, en le laissant avec un endroit bien spécifique pour pratiquer son attention. Il était intelligent, et réfléchissait beaucoup, le clignement des yeux pouvait lui fournir un marqueur somatique, qui lui permettrait d'être en lien avec ses émotions, tout particulièrement quand elles étaient trop fortes.
Sa capacité à se connecter avec autrui ne pourra être travaillé tant que sa capacité à être en lien avec lui même ne serait pas plus développé. Sa "faible" perception est à présent potentiellement sous contrôle - grâce à l'interruption des clignements.
Il m'explique qu'il l'a choisi parce qu'il est partiellement daltonien, et qu'il le voit vert.
Il utilise le mot "faible" pour faire reference à ses perceptions, tant au niveau des couleurs, que de ses sens, et même dans ses relations. Il révèle qu'il a des difficultés à être en lien avec sa compagne.
A mon tour, je partage à propos de mes propres faiblesses dans la perceptions des autres. Cette confidence de ma part ouvre un espace dans lequel il peut s'exprimer davantage.
Il veux trouver un moyen de changer, de réparer cet aspect de lui-même.
J'attire son attention sur le fait que la perspective Gestalt ne s'attache pas à réparer, sinon à permettre d'être d'avantage avec ce qui est, à entendre les forces et les limitations de chacun avant de chercher, peut être, à étendre le champ des possibles.
Je lui demande de me citer des exemples de réussites personnelles. Il commençe, puis il ajoute "mais..." A ce moment là je l'arrête, son attention étant porté sur l'appréciation de soi. Je partage ensuite à propos de mes succès.
L'approche Gestalt part souvent de la personnalité du thérapeute, qui peut constituer un exemple.
Puis je le questionne à propos de ses limites. Il me founit une réponse évasive. Je lui demande d'être plus spécifique. En Gestalt, nous souhaitons toujours ancrer les problématiques dans des situations concrète, afin de pouvoir les travailler.
Il me parle de sa compagne, qui souhaite recevoir de l'appréciation et des mots doux. Il résiste, parce qu'il sent qu'il donne suffisamment. C'est difficile pour lui de comprendre ce qu'elle ressent.
A ce moment là, je l'interroge sur le clignement de ses yeux. Il est un peu spécial, très fréquent, et parfois fortement marqué.
Il en a conscience, mais mon invitation à explorer cette expérience amène un silence. C'est pourquoi je l'invite à regarder d'autre personnes du groupe, et à faire attention à sa réaction occulaire. C'est difficile, il bouge vite, il ne se rend pas compte.
Alors je lui demande d'essayer avec moi, et simplement d'observer ce qui arrive. Cela prend un peu de temps, mais à un moment il fait un gros et lent clignement. Je lui demande ce qu'il s'est passé.
Il dit qu'il évite le contact.
En Gestalt, nous observons les phénomènes, et tout particulièrement les jonctions, c'est à dire l'endoit où les choses changent. C'est ce moment particulier que nous investigons.
Nous avons parlé de la notion d'évitement. J'ai cité une anecdote personnelle, pendant une visite à mon père. De nouveau, le fait que je m'ouvre prépare le terrain pour un contact plus important. Il réagit avec émotion, ayant lui aussi des difficultés à communiquer avec son père.
Nous n'avions pas le temps d'explorer cet aspect, néanmoins il est certain que nous y reviendrons.
J'arrêtais la séance, en le laissant avec un endroit bien spécifique pour pratiquer son attention. Il était intelligent, et réfléchissait beaucoup, le clignement des yeux pouvait lui fournir un marqueur somatique, qui lui permettrait d'être en lien avec ses émotions, tout particulièrement quand elles étaient trop fortes.
Sa capacité à se connecter avec autrui ne pourra être travaillé tant que sa capacité à être en lien avec lui même ne serait pas plus développé. Sa "faible" perception est à présent potentiellement sous contrôle - grâce à l'interruption des clignements.
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